Une initiative populaire déposée en 2022 pour une plus grande diversité musicale à Bâle. Elle demande de réserver un tiers des soutiens à la création indépendante.
OUI à la promotion de tous les styles de musique
OUI au soutien des institutions et des intermittents du spectacle
OUI à la diversité exigée par la loi sur l’encouragement de la culture
Constatant que:
96% des subventions publiques vont aux institutions, dont 90% à des orchestres.
Alors que ce sont les indépendant.e.s qui assurent la diversité musicale.
L’initiative populaire bâloise demande que:
La Ville de Bâle soutienne à l’avenir la création musicale indépendante et non institutionnelle (artistes, organisateurs, salles de spectacles, soutien structurel) avec au moins un tiers du budget annuel de la musique. Un délai de 4 ans est prévu pour la mise en œuvre de la nouvelle réglementation.
Il est de la responsabilité des politiques de réfléchir à la manière de remédier à cette anomalie qui s’est développée au fil du temps. Le budget d’encouragement est-il augmenté ou redistribué ? Si Bâle veut continuer à se targuer d’être une ville de musique, elle devrait en fait pouvoir se permettre une augmentation.
Argumentaire
Selon la loi sur la promotion de la culture, le canton de Bâle-Ville devrait veiller à une offre musicale diversifiée. Mais il ne le fait pas. Sur les quelque 15 millions de francs d’aide publique, plus de 14,5 millions vont aux institutions. 90% d’entre eux vont aux orchestres. Il reste à peine 400’000.¹ pour la création musicale indépendante (y compris les organisateurs et les salles de concert).
Seuls 4% sont donc versés chaque année à tous ceux qui font la diversité de l’offre à Bâle. Environ 800 intermittents² font en sorte que l’on puisse écouter à Bâle non seulement de la musique d’orchestre, mais aussi de l’electronica, du hip-hop, du jazz, de la pop et du rock, par exemple.
96% pour les institutions, 4% pour tous les autres. C’est malheureusement la réalité d’aujourd’hui. Nous y contribuons, car le soutien public à la musique, c’est nous, les contribuables*. Voulons-nous vraiment, en tant que société diverse, soutenir de manière aussi unilatérale ? N’avons-nous pas besoin d’une promotion culturelle plus démocratique, qui tienne compte des intérêts multiples de la population ?
Notre politique de soutien à la musique a besoin d’une mise à jour fondamentale.
¹ Source : rapport annuel 2019 du département de la culture du canton de Bâle-Ville (domaine de la musique), rapport annuel RFV Bâle 2019.
² Selon le sondage de l’IG Musik, état décembre 2021
L’acceptation de l’initiative permettrait par exemple de financer chaque année:
➔ 365 concerts avec des cachets équitables
➔ 50 productions audio et vidéo produites à prix coûtant
➔ 1 festival urbain multi-genre
➔ 10 contributions à des clubs de musique pour une programmation plus diversifiée
➔ 5 contributions à des acteurs importants de l’économie musicale locale
➔ 40 contributions substantielles aux tournées
➔ 50 contributions pour la création, l’expérimentation et l’innovation
➔ 1 bureau de musique transgenre pour le conseil et la mise en réseau du paysage musical bâlois
Le comité d’initiative
IG Musik Basel a été fondé en novembre 2019 par des musiciens bâlois. Nous ne nous considérons pas comme des représentants de genres particuliers. Il s’agit de la musique dans son ensemble, en tant que partie indispensable de la vie culturelle de notre société. C’est pourquoi nous nous engageons pour que le soutien de l’Etat prenne en compte de manière égale toutes les formes de création musicale.
Le 22 juin 2022, nous avons déposé l’initiative auprès de la Chancellerie d’État avec 4098 signatures valables. Ceci en un temps record absolu d’un peu plus de deux mois.
L’IG Musik Basel se compose actuellement de Caroline Faust, Fabian Gisler, Kaspar von Grünigen, Mirjam Kottmann, Victor Moser, Johannes Raggio et de tous ceux qui s’engagent en faveur d’une promotion de la musique adaptée à notre époque.
Comparaison entre les villes
La CI Musique a comparé les dépenses publiques en matière de culture et de musique (2019) des villes de Bâle, Berne, Lausanne et Zurich. Partout, la plus grande partie du soutien à la musique va aux institutions de musique classique. C’est à Bâle que le rapport est le plus extrême: nulle part ailleurs, les créateurs de musique indépendants, les petites salles de spectacle et les divers programmes de promotion ne reçoivent aussi peu de soutien.
Combien dépense-t-on pour la musique?
Qui profite du soutien à la musique?
Quels genres sont soutenus et avec quel budget?
Pour en savoir plus sur l’initiative bâloise « Pour plus de diversité »